Children Of The Sun

Nos actualités

Info Adoption N° 1

10 octobre 2014

Lors de ma rencontre, lundi 8 septembre 2014, avec Mrs Yayesh, Responsable du MOWCYA (Ministère des Affaires des Femmes, des Enfants et de la Jeunesse), celle-ci a réitéré la volonté du gouvernement de favoriser la réunification familiale tout en confirmant que l’adoption internationale continuait pour tous les cas où une solution locale ne serait pas possible.

Elle comprend très bien que les OAA ne puissent plus assumer les obligations financières imposées par le gouvernement mais espère que nous trouverons des mécènes, des parrains pour permettre de passer cette période transitoire…

Explication : pour qu’un OAA obtienne l’habilitation du MOWCYA et du MOJ (Ministère de la Justice), un certain nombre d’exigences doit être respecté. Ainsi chaque OAA a l’obligation :

  • d’avoir une représentation avec 7 personnes dont un avocat, secrétaire, comptable etc.
  • de parrainer des enfants sur Addis Abeba (120 pour COTS)
  • de parrainer des centres d’accueil dans les régions
  • de passer des conventions*** avec des orphelinats habilités pour l’adoption internationale

**** Les conventions avec les orphelinats sont obligatoirement établies pour 3 ans.

Le MOWCYA essaie de créer un fond d’aide aux enfants. Pour le moment l’aide financière est apportée par l’UNICEF mais ce n’est qu’une solution temporaire.

Rappel de la procédure pour déclarer un enfant adoptable à l’international :
1. Réunification familiale
2. Adoption locale
3. Famille d’accueil
4. Adoption Internationale

Mrs Yayesh explique de nouveau que chaque Région est autonome (r֤appel : l’Éthiopie est un État fédéral avec 7 régions plus 2 villes régions) et peut ou non décider d’appliquer la nouvelle procédure. Ainsi seule la Région Oromo applique cette nouvelle procédure tout en y ajoutant quelques exigences dont nous ne connaissons pas la teneur.

Les régions du Tigré et du Sud ont décidé l’arrêt de l’adoption internationale.

Concernant les délais pour qu’un enfant soit déclaré adoptable à l’international, elle répond qu’il n’y a pas de règles précises et que chaque région fait ce qu’elle veut.

Elle dit comprendre notre inquiétude pour les enfants et nous assure que les autorités ont une vraie volonté que les délais se réduisent… Cependant ils doivent former le personnel pour qu’il comprenne l’importance que l’enfant reste le moins longtemps possible dans la structure d’accueil…

Nous comprenons l’angoisse des familles face à ces incertitudes et cette interminable attente mais je suis responsable de COTS et non de la situation en Éthiopie. Au vu de ces éléments, nous ne pouvons donner d’information précise quant à l’avancement du dossier de chacune des familles qui sont dans l’attente.

Procédure en Éthiopie :
Comme dit précédemment, chaque OAA doit passer une convention avec des orphelinats habilités pour l’adoption internationale et avoir une représentation.

Les dossiers des familles sont remis à nos avocats (représentation). Ces derniers les passent par ordre d’arrivée et donnent la liste des familles à la responsable du « Pôle Adoption » qui centralise les demandes de tous les OAA ayant signé une convention avec les orphelinats qu’elle représente et les intègre dans la liste d’attente en respectant l’ordre d’arrivée.

Désormais, lorsque l’orphelinat obtient le dossier complet de l’enfant, il contacte la responsable pour organiser la commission qui choisira la famille en respectant l’ordre d’arrivée mais également les directives des autorités éthiopiennes (âge enfant/parents, souhait de la famille etc..).

Il faut bien comprendre que ce ne sont pas les dossiers des familles qui posent problème mais bien ceux des enfants. Depuis la mise en place de la nouvelle procédure, le dossier de tous les enfants accueillis dans les orphelinats ou les centres d’accueil doit obligatoirement repartir dans la région d’origine pour vérifier qu’avec l’aide financière de l’UNICEF, la réunification familiale est possible. Dans le cas contraire, il faut impérativement que toutes les autres alternatives dans la communauté soient de nouveau recherchées.

  • Certains dossiers d’enfants ne sont pas repartis dans la région d’origine car les documents étaient complets et signés avant fin septembre 2013, ce qui a permis à ces enfants d’être apparentés.

Nous entendons la douleur et la souffrance des familles, nous ne jugeons pas même si parfois certaines peuvent montrer une réelle agressivité à notre égard. Même si certains ressentent un manque de soutien, sachez que chacun de nous fait le maximum mais que nous ne pouvons décider à la place des autorités éthiopiennes. Les bénévoles n’hésitent pas à donner de leur temps pour être à votre écoute mais comme chacun de vous ils ont une vie privée, professionnelle etc. et ne peuvent faire plus.

L’attente créée la souffrance, les forces de chacun ne sont pas constantes, il arrive qu’elles soient insuffisantes pour faire face à de tels évènements. Il ne faut pas hésiter à trouver le soutien nécessaire pour continuer à avancer.

Les services adoptions des différents Conseils Généraux avec lesquels nous sommes fréquemment en relation peuvent également être à votre écoute.

Toute l’équipe reste mobilisée pour continuer à défendre l’intérêt des enfants et celui des familles.

Avec tout notre soutien.
Nelly BELLANGER,
Présidente, et son équipe